(Le Figaro) – Un début d’incendie a été maîtrisé dimanche devant la porte de l’église, dont la façade a été caillassée une semaine plus tôt. Les dégradations ont commencé après la visite d’un pasteur irakien venu parler de la situation des chrétiens orientaux.
Un caillassage suivi une semaine plus tard d’une tentative d’incendie: l’église évangélique arménienne d’Alfortville a essuyé deux actes de vandalisme en une semaine. «Dimanche, nous avons été réveillés par les flammes qui éclairaient la fenêtre de notre chambre», explique le pasteur Gilbert Léonian dont la chambre est située au-dessus de l’église. Une poubelle remplie d’essence a été enflammée devant la porte de l’édifice. «Ma femme a appelé les pompiers qui sont immédiatement intervenus», poursuit le révérend. L’incendie est rapidement maîtrisé, seules la façade et la croix ont été noircies par les flammes.
Troisième églises évangéliques vandalisée en quelques mois
«Je suis en colère, les autorités n’ont pas pris la mesure de ce qu’il s’est passé une semaine plus tôt», dit le pasteur Gilbert Léonian qui a porté plainte contre X. Dimanche 26 février, la façade était caillassée et l’interphone arraché. Le double vitrage de la porte d’entrée est brisé par les jets de pierres.
«Après l’incendie d’hier, on a placé des vigiles devant notre porte mais maintenant, la peur s’est installée en nous», poursuit-il. Le service d’enquête de proximité d’Alfortville s’est saisi de l’investigation. A ce stade, aucune piste n’est privilégiée. «Mais dans le contexte actuel, on ne peut négliger aucune piste», explique une source policière.
Sans pouvoir établir de liens clair avec ce fait, le révérend a constaté que le caillassage est intervenu deux jours après la venue en France de Norek Hovsétian, le pasteur de l’église évangélique arménienne de Bagdad. Le pasteur d’Alforville l’a invité pour une série de conférences sur la situation des chrétiens orientaux. «Les agressions contre notre communauté réveillent des souvenirs douloureux», poursuit le révérend Léonian. «Nous avons connu le génocide par nos grands-parents, nous avons traversé la guerre au Liban, les persécutions en Iran, la guerre aujourd’hui en Syrie… Notre mémoire est blessée.»
Le Conseil national des évangéliques de France a condamné la dégradation, rappelant que c’était «la troisième église évangélique visée en quelques mois par des actes malveillants», après celle de Manosque et celle de Calais en 2016.