Visite de l’ambassadeur de Turquie à Montréal – Amir Khadir et des représentants de la société civile dénoncent l’escalade de la répression
Montréal, le 19 mai 2017 – Profitant du passage à Montréal de M. Selçuk Ünal, ambassadeur de Turquie, le député solidaire de Mercier, Amir Khadir, a dénoncé ce matin l’escalade de la répression envers l’opposition et les minorités en Turquie aux côtés des représentants des communautés kurdes et arméniennes au Canada ainsi que de la députée du Nouveau parti démocratique, Hélène Laverdière et de la députée du Parti québécois, Carole Poirier.
« Le rapport de la délégation de la Commission civique Union européenne-Turquie, qui a visité la Turquie en début d’année, a fait état d’une escalade de la violence et de la répression dans ce pays au courant des dix-huit derniers mois. Depuis la tentative de coup d’état de juillet dernier, une vague massive d’arrestations a eu lieu et le président Erdoğan concentre le pouvoir autour de lui. Je suis inquiet pour la démocratie turque et plus particulièrement pour la situation des minorités. Nous ne pouvons rester silencieux », a déclaré le député Amir Khadir.
Hélène Laverdière, députée fédérale de Laurier—Sainte-Marie et critique du NDP pour les Affaires étrangères, a également exprimé son inquiétude. « La Turquie est un allié important du Canada, en particulier en ce qui a trait à la crise des réfugiés syriens. Nous sommes donc très inquiets du harcèlement et de l’emprisonnement de défenseurs des droits humains, de journalistes et d’universitaires critiques du gouvernement Erdoğan, de membres de l’opposition politique et des Kurdes. Ottawa doit immédiatement exprimer ses préoccupations face à la détérioration des droits de la personne en Turquie», a-t-elle exigé.
« Le Parti Québécois est heureux d’être aujourd’hui aux côtés des communautés kurde et arménienne. Nous souhaitons exprimer notre vive inquiétude par rapport aux arrestations de centaines de citoyens ainsi que de parlementaires de l’opposition en Turquie. Nous encourageons les parties à trouver des solutions durables et équitables qui favoriseront le maintien de la paix et de l’État de droit pour toutes les communautés en Turquie. Nous souhaitons également réitérer toute notre amitié et notre solidarité aux communautés kurde et arménienne, qui contribuent activement, et depuis plusieurs années, à l’essor du Québec » a déclaré Carole Poirier, députée d’Hochelaga-Maisonneuve et porte-parole du Parti Québécois en matière d’immigration et de communautés culturelles.
Les communautés kurdes et arméniennes au Canada sont grandement préoccupées pour la sécurité et le bien-être de leurs pairs en Turquie. Selon Dilan Damla, co-présidente de la Fédération kurde du Canada, la situation en Turquie va de mal en pis. « Erdoğan s’est attaqué à plus de cent mille personnes perçus comme des ennemis du régime. Des universitaires et des fonctionnaires ont été renvoyés de leur poste. Des journalistes, avocats, juges, officiers militaires et des activistes ont été arrêtés, ainsi que douze députés de l’opposition et 80 maires et mairesses de la région kurde. De plus, plusieurs médias indépendants et ONG ont aussi été fermés. Le pays se transforme en autocratie », a affirmé Mme Damla.՚
« Depuis trop longtemps, les minorités culturelles, religieuses et linguistiques vivent dans une situation précaire en Turquie. Ce gouvernement continue de nier la véracité du génocide des Arméniens et il ne semble pas y avoir de place pour les minorités dans sa conception de la Turquie. Les arméniens et kurdes du Canada observent l’évolution de la situation et savent qu’une Turquie autoritaire ne sera pas un pays où toutes les communautés pourront vivre en sécurité et s’épanouir », s’est désolé Apraham Niziblian, porte-parole du Comité national arménien du Canada.
« S’il faut laisser la société civile de la Turquie décider de ses propres tactiques pour vaincre le régime Erdoğan, il faut aussi montrer notre solidarité face à la répression. Les gouvernements du Québec et Canada doivent utiliser tous les outils à leur disposition pour dénoncer le recul vers l’autoritarisme et la répression en Turquie », a conclu le député Amir Khadir.